Il peut parfois être surprenant de ressentir lors de la première gorgée de son vin blanc ou rouge comme un pétillement qui vous titille la langue. D’autant plus étonnant lorsque l’on a pas le souvenir d’avoir enlevé un muselé ou fait sauter une capsule avant de le servir !

Restez tranquille tout est normal…

Si si tout est normal je vous dis ! A moins d’être tombé sur une bouteille repartie en fermentation, mais là d’autres signes gustatifs vous alerteront beaucoup plus. Non là nous parlons d’un léger perlant, de très fines bulles qui vous caressent le bout de la langue. Certaines personnes ne le ressentent même pas ou y prêtent très peu d’attention.

Mais comment ce gaz est arrivé dans le vin ?

Tout naturellement ! La fermentation qui fait qu’un jus de raisin devient du vin produit du gaz (ce même gaz que l’on garde prisonnier dans la bouteille pour élaborer des vins effervescents). Ce gaz, du CO2 pour ne pas le nommer, se dissipe en grande partie lors de l’élaboration d’un vin tranquille, mais reste tout de même présent sous une forme plus perlante une fois le vin terminé. C’est alors que bien souvent, avant la mise en bouteille, le vigneron réalise un dégazage de son vin.

CO2 vs SO2

A part dans le Muscadet, où l’on a coutume de garder un peu de perlant dans le vin, cette caractéristique est plutôt propre aux vins issus de vignerons soucieux de travailler naturellement et de réduire au maximum leurs doses de soufre. Le CO2 apporte une protection naturelle au vin contre les effet de l’air. Il joue en quelque sorte le rôle de conservateur naturel, permettant de réduire sensiblement l’ajout de SO2 voir de s’en passer.

La touche du vinificateur

A côté de cet aspect protection naturelle, certains vignerons y voient un réel apport au niveau gustatif. Indépendamment de la sensation de perlant, le gaz peut apporter un supplément de fraicheur au vin, il garde le vin ouvert et plus apte à se livrer dans sa jeunesse. Il donne du croquant et renforce l’acidité. Pour certains vignerons comme Cyril Fhal du Clos Rouge Gorge, le gaz fait partie intégrante de l’expression de ses vins, qui méritent d’être bus en le conservant.

Pas convaincu ?

Si le gaz vous dérange ou s’il est trop présent vous n’aurez aucun mal à vous en débarrasser. Pour cela plusieurs méthodes :
–    version énervée : il vous suffit de placer votre pouce à l’entrée du goulot et secouer énergiquement la bouteille
–    version patience :  il vous suffit d’ouvrir votre bouteille à l’avance et laisser le gaz s’échapper
–    version élégance : une belle carafe pour une aération rapide et éventuellement un petit secouage pour accélérer le processus.

En tout cas soyez en certains, un peu de gaz dans votre vin n’est pas un défaut… au contraire c’est peut-être bien une qualité !