Bon et bien oui, dans un passé pas si loin, j’en étais !
Puis j’ai vu la lumière (enfin, on m’a pas mal aidé quand même) et je vais mieux. Alors que je pensais être une exception (on le pense toujours un peu quand même), je découvre des stats qui m’informent que plus de 70% des vins en France sont achetés en grande surface !!!
Je ne vous cache pas ma stupéfaction ; le pays du terroir et de la diversité culinaire, du pot-au-feu et de la reblochonnade, achète majoritairement son vin en grande surface ! Alors dans un cri de révolte, voici mes 10 raisons de ne pas acheter son vin en grande surface :
1. Des vins sans personnalité
La consommation de masse implique des produits qui plaisent au plus grand nombre. Tout est marketé pour offrir une gamme consensuelle, inutile d’y chercher originalité ou personnalité.
2. Une production de masse qui nuit aux produits
L’achat en grande quantité impose ses contraintes au processus d’élaboration des vins. Rendez vous compte des quantités ; quel vigneron peut fournir un de ses vins à tous les magasin d’une chaîne en continuant à ramasser son raisin à la main, ou juste en continuant à le trier ?
3. Un conseil inexistant
Inutile d’insister sur ce point, je crois qu’on s ‘est déjà tous retrouvé bien seul devant un linéaire avec son point d’interrogation.
4. Une démarche qui fausse les références
Quand on achète son vin en grande surface, on pense qu’un bon vin coûte 5€. Mais faire du vin, c’est du boulot et le faire artisanalement encore plus. Alors le vin quand il coûte ce prix là, forcément on est plus est plus près d’une logique industrielle, que du petit domaine viticole. Et attention, une fois que de telles bases sont ancrées, il est très difficile de s’en détacher !
5. Pour 2€ de plus, on peut avoir de très bonnes bouteilles
Des vins comme La Pie Colette en parleraient beaucoup mieux que moi. Mais si on a 5€ pour une bouteille, on peut sûrement en avoir 7, et là… c’est le début du bonheur !
6. Les vins ont chaud et doivent rester debout
Malgré des efforts réalisés sur le transport et le stockage, les conditions de conservation et d’exposition ne font pas que du bien aux vins. C’est d’ailleurs une des causes du surplus de soufre, qui permet d’en faire des vins résistants à toute épreuve… le goût du fruit en moins.
7. Un environnement sans âme
Un linéaire de chaque coté qui aligne des bouteilles jusqu’aux petits-suisses. Chacune à sa place selon son prix, une lumière d’hôpital et Lara Fabian dans les hauts-parleurs… Mince, c’est quand même pas ça le vin ? Je me demande si on n’a pas perdu un truc quelque part.
8. Des vins sans histoire
L’histoire est interrompue et on retombe dans le « on ne sait plus ce qu’on consomme». Qui est derrière ce vin ? Comment est-il fait ? Qu’est ce qu’il y a dedans ?… Le vin devient juste une appellation avec une date.
9. On n’est pas des fainéants
Mince quoi, on peut se donner le temps et les moyens de trouver ce qu’on veut. Pas juste tendre le bras en faisant les courses pour mettre une bouteille dans son caddie, sinon on finira par manger des cachetons de concentré de steak-frites !
10. Parce que même si on est des fainéants, on peut rester exigeants
Et oui, Internet, l’accès à la connaissance en restant les pieds dans ses charentaises, l’information, la comparaison, les avis des autres…
Il existe une multitude de petites boutiques de vente de vin. Elles sont généralement tenues par des passionnés et ont des produits et des positionnements différents. Vous en trouverez forcement une qui vous ressemble !
Puis le livreur sonne à la porte pour nous demander où il pose les quilles… royal !
Très bel article qui illustre exactement les vins du supermarché !
Je suis d’accord que les vins de terroirs et de qualité ne se trouvent pas dans les grandes surfaces (ou industriels) qui achètent de grands volumes aux « négociants ». Pour cela, acheter chez le vigneron, écouter son discours tant en dégustant et appréciant les vins est… Tout simplement extraordinaire !
Ensuite, à table, on a une histoire ou une anecdote à raconter sur le vin, et on appréciera d’autant plus le produit… Et surtout on sait d’où il provient !!
Alors chers amateurs de vins, récompensez le travail de nos vrais vignerons en visitant leurs domaines… Ils nous accueillent chaleureusement dans leur caveau de dégustation !
PS : Si vous aimez le vin de Bourgogne et voulez des grands vins d’un bon rapport qualité/prix, allez au Domaine Henri et Gilles BUISSON à Saint Romain… Vous allez pouvoir déguster du très bon Bourgogne d’appellation Saint Romain rouge ou blanc dans un superbe cadre ! (entre 10 et 15 € la bouteille… Raisonnable pour du bon vin bourguignon).
Bonne dégustation chers gastronomes !!!
Merci pour votre retour et cette contribution. C’est toute la raison d’être d’Amicalement vin ça !
Je met un bémol sur certains points de l’article. On trouve parfois des bons vins de producteurs, notamment pendant les foires aux vins. Parfois ces derniers, dans un marché où la concurrence est rude, doivent vendre leurs vins au supermarché…
Je n’achète pas mon vin en supermarché et je tend à acheter le moins de choses au supermarché car ce sont eux qui se font la marge que les producteurs ne se font pas ou peu (viande légumes ect…. Je dis juste que parfois, tout n’est pas si simple
Effectivement, et je n’ai pas abordé les foires aux vins, où il y a d’ailleurs parfois un conseiller.
Ceci étant, et bien que j’aie essayé de rester assez neutre, c’est un billet d’humeur : en bon utopiste, j’aspire à un commerce de proximité avec contact humain !
Bravo pour cet article. Nous défendons l’échange, le partage de passion. Régulièrement, nos clients nous contactent pour avoir un avis, pour connaître nos coups de cœur ou pour découvrir nos rencontres.
Ecoutez je suis ancien responsable de rayon vin en GD, passionner par le vin j’ai décidé de changer de secteur, puisque je suis chez un négociant en vin aujourd’hui, de très bonne chose sont en GD, et sachez que la GD est une part très importante du marché des vins en France, être caviste est un métier dif et on a besoin de c’est gens la pour quelque chose de particulier. Cependant un consommateur qui cherche juste une bouteille pour une soirée entre ami peut trouver facilement sont bonheur en GD et grâce au prix de la bouteille il peut déjà s’y retrouver sur la qualité, tout comme un connaisseur qui sait suffisamment de chose pour ne pas se tromper dans ses achats vous devriez le savoir en tant qu’amoureux du vin..
Bonjour Alexandre, effectivement je suis amoureux du vin. Mais pas de n’importe quel vin. Ceux qui me plaisent, ce sont ceux réalisés avec de l’amour, de la passion et beaucoup d’effort pour révéler un terroir, sublimer un cépage ou juste proposer un vin honnête et franc. Ces belles histoires, je ne les trouve pas en GD (enfin dans la très grande majorité des GD certaines peuvent parfois faire un bel effort de sélection… mais elles sont très, très rares). En GD je trouve des vins de masse, produits la plupart du temps avec des procédés industriels par des coopératives plus proches d’une raffinerie que du chai d’artisan-vigneron. Ou, si c’est un vigneron qui produit le vin il aura bien souvent le soucis de plaire au plus grand nombre (bien drivé par un oenologue averti), au prix de revient le plus bas. Et dans ce système : point de place aux vieilles vignes (pas assez productives alors on arrache le patrimoine), point de place aux cépages « originaux » (merlot, cabernet, chardonay c’est ce qu’il faut !), point de place à des vins de caractère (les clients vont pas comprendre) et point de place au naturel (vu les conditions de stockage de toute façon mieux vaut mettre la bonne dose de soufre !). Très franchement ça n’a aucun intérêt. Alors oui on trouve du prix (mais à quel prix), c’est facile, on peut glisser une bouteille entre le papier toilette et les céréales du petit-déjeuner pour le samedi soir… un vrai bonheur. Oui aussi comme vous le dites, la GD passe une part importante du marché du vin, elle passe d’ailleurs une part importante de tout et voilà le résultat : elle est pour moi l’antithèse du plaisir gustatif. Donc la GD pour l’essui-tout, les couches, la lessives, le gel douche, les sodas… oui. Mais pour la vraie nourriture et notamment le vin : aucun intérêt !
Bonjour.Même si je partage en grande partie votre analyse,il faut bien comprendre que chaque vigneron doit pouvoir vivre de son métier. Et quand tu fais 100 000 bouteilles par an, il n’est pas toujours facile de se passer de la GD. Une petite production n’étant pas forcément un gage de qualité… Enfin, il ne faut pas oublier un intermédiaire extraordinaire… Le caviste. Bravo à tous les deux.
Bien entendu, je comprends qu’une partie de vignerons passe par la GD pour écouler une grosse production… et de toute façon les emmener vers le terrain de la baisse de rendement et la recherche de qualité ne serait pas forcément bon, car bien souvent ils ne savent tout simplement pas faire. On parle souvent de crise du vin, de stock qui restent,…. La plupart des vignerons que nous avons en référence, n’ont pas de mal à écouler leur stock… ils ont plutôt du mal à le faire durer ! En revanche cela leur demande beaucoup d’énergie commerciale que de s’occuper d’une multitude de petits acheteurs (caviste, importateurs, restaurants). Mais ils se bougent, gardent la maitrise de leur production et valorise leur savoir-faire. Cela a un prix ! En écrivant ces lignes, je me demande ce que pensent aujourd’hui les éleveurs de volailles du groupe Doux… ne regrettent-ils pas de ne pas avoir leur destin en main ? ne regrettent-ils pas d’avoir écouté les banques qui les ont poussé à s’équiper (parce qu’au moins le matériel ça se revend en cas de liquidation) et à grossir pour continuer à produire en masse ? En tout cas merci Nicolas pour ton intérêt et tes encouragements.