Mais qu’est ce qui peut bien germer dans la tête de ces vignerons (souvent jeunes) qui veulent à tout prix faire du vin en bio ? Au mépris de ce qu’ils ont appris à l’école, des conseils avisés de leur banquier, des risques pour la pérennité de leur activité (naissante souvent), des critiques de leurs voisins conventionnels et j’en passe. Comment peuvent-ils prendre cette décision folle d’être des artisans vignerons BIO ?

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1. Ne pas vouloir collaborer à la destruction de notre Terre

Imaginez que la viticulture française, qui représente 3% de la surface agricole, utilise 20% des produits phytosanitaires vendus sur notre territoire ! On comprend que certaines personnes bien intentionnées ne souhaitent pas intégrer de telles statistiques.

2. Ne pas avoir peur de la nature

Durant de nombreuses années on a dit aux agriculteurs et notamment aux vignerons qu’il fallait se méfier de la nature, qu’il valait mieux la combattre en ne laissant aucune chance aux maladies, quitte à tout détruire en même temps. Mais comment faisaient les anciens avant l’arrivée de ces produits miracles ? Ils apprenaient à vivre avec la nature, ils respectaient la terre qui les nourrissait. C’est aussi ce qui anime les vrais vignerons bio.

3. Travailler main dans la main avec le vivant

Si l’on part du principe de ne pas avoir peur de la nature, on peut aller jusqu’à avoir envie de travailler avec elle. Les levures indigènes si uniques et propre à chaque terroir sont le lien entre la vigne et le chai. Transportées avec la vendange elles seront à l’origine des fermentations qui donneront du vin. Des êtres vivants à préserver… et ils ne sont qu’un exemple !

4. Vouloir exprimer son terroir tel qu’il est !

Lorsque l’on a accepté de travailler avec la nature, la suite logique est d’essayer d’en transmettre les nuances. Nuances de climat, de millésime, de terroir. Des choses impossibles à exprimer si on ne préserve pas l’intégrité de son environnement.

5. Vouloir préserver sa propre santé

Combien de leucémies, de cancer, faudra t-il avant que l’on prenne vraiment conscience de la dangerosité des produits phytosanitaires mis entre les mains des vignerons conventionnels ? Il n’est pas impensable de se dire que quand on essaye de préserver la nature on se préserve aussi soi !

6. Etre courageux…

Pas étonnant qu’il y a quelques décennies les laboratoires aient eu autant de succès avec leurs produits. Comment ne pas tomber sous le charme d’un produit qui enlève la moindre petite herbe jusque sous le rang, sans effort, ou profiter de ce super engrais qui rend la vigne si prolifique ! Il faut une bonne dose de courage pour ressortir les outils du sol ou pour traiter jusque tard dans la nuit avec des produits de contact moins nocifs mais aussi moins résistants aux intempéries.

7. Etre radin !

Lorsque l’on voit la panoplie de produits du parfait vigneron conventionnel, on se dit que ça doit coûter très cher tout ça. En bio on paye en effort ce que l’on ne dépense pas en produits. C’est toujours ça d’économiser !

8. S’enrichir au contact de son environnement

En bio et à fortiori en biodynamie, le vigneron doit essayer de comprendre son environnement, être curieux et agir de manière réfléchie. Quand positionner ses traitements ? Quels changements apporter dans sa façon de faire pour tirer le meilleur partie de sa vigne ? Quels sont les interactions et les changement de la vigne en fonction de la lune, du temps, du millésime ? Autant de sources d’enrichissement personnel !

9. Vouloir raconter des histoires

Lorsque le travail redevient manuel, en prise direct avec le vivant, chaque étape de l’élaboration d’un vin est une histoire, chaque parcelle aussi, chaque millésime également. Etre vigneron c’est aussi témoigner de tout cela.

10. Aimer et respecter les gens

Il serait plus facile de produire du raisin et de le vendre en grappe ou en bouteille à des intermédiaires. Mais bien souvent les vignerons bio vont au bout de l’élaboration de leur vin et vous les retrouvez derrière leurs bouteilles, chez eux ou lors de salons. Là ils vous racontent leur histoire, s’enrichisse à votre contact, vous parle de leur travail, de l’importance de préserver la nature,… C’est tout de même plus sympa le vin comme ça !